MON JOURNAL LUNAIRE

MON JOURNAL LUNAIRE

Cher journal, vendredi 22 Août 2013

Bonjour, me voilà de nouveau, avec de nouvelles aventures à partager.

Mais où est donc passé Georges ?

 

Le soir tombait, JM avait garé la voiture devant notre maison, sur le chemin du retour, la précieuse boite n’avait pas quittée mes genoux. J’ai ouvert la portière et je me suis engouffrée dans l’allée goudronnée, qui menait à la porte d’entrée. Curieusement l’ambiance n’était pas à la fête, le Braque allemand de JM ne daigna pas quitter sa niche, la tête posée sur ses longues pattes tachetées, il m’observait de loin, ses yeux brillaient comme deux perles rouge sang dans l’obscurité, qui commençait à envahir le ciel, recréant de nouvelles formes. Dans le petit enclos devenu terne par la luminosité déclinante, la petite chèvre blanche et marron et le vieux poney aux longs crins argentés étaient immobiles, figés dans ce paysage qui disparaissait. Ce nouvel arrivant n’était manifestement pas le bienvenu. Tout ce petit monde semblait ignorer cette créature biblique, à l’origine du péché originel. Cependant pour la première fois, en 10 ans de mariage, je pouvais distinguer dans les yeux de JM, une sorte d’admiration flattant mon égo qui avait, depuis la fin de l’après-midi, je l’avoue, pris du volume. JM avait tenu à fabriquer lui-même le vivarium seulement, ce dernier n’était pas tout à fait prêt à recevoir Georges, sans réelle conviction, je décidais de me conformer à son idée quelque peu farfelue, de déposer Georges et sa boîte sur le côté de la cheminée du salon. Mais, après-tout, JM avait peut-être raison, Georges pouvait patienter jusqu’au lendemain matin. JM était très réactif et ses colères devenaient de plus en plus violentes surtout lorsque l’on s’opposait à ses plans, aussi je tentais une approche en lui suggérant de scotcher le couvercle, mais comme je l’avais redouté, il s’opposa à ma demande sur un ton ironique et blessant, c’est pourquoi, je décidais d’abandonner ce dialogue de sourd pour me réfugier dans la cuisine et, préparer le diner des enfants, avant de me blottir dans les draps et de sombrer dans un sommeil pour me départir de mes pensées obsédantes, et retrouver mon refuge pour lâchez prise, et oublier tout jusqu’à ma propre existence. Les enfants avaient rejoints leur nouvelle chambre, aménagée à l’étage. Après une nuit paisible, je me levais la première pour préparer le petit déjeuner, mais avant, je décidais tout de même de vérifier si Georges avait passé une bonne nuit dans sa nouvelle maison. En soulevant en douceur le couvercle, je pâlis, mes muscles se mirent à trembler, affolée par ma découverte j’hurlais : « le serpent n’est plus dans sa boîte, il est dans la maison » !!! Cher journal, aujourd’hui, lorsque je ferme les yeux, je revois la scène, les enfants se souviennent encore de cet illustre moment : l’alerte fut déclenchée, la maison se transforma en zone de combat. En une fraction de seconde, toute la petite famille se trouvait réunie dans la salle à manger pour une chasse au serpent, en guise de petit déjeuner. La peur se lisait sur nos visages et l’imaginaire des enfants commençait à fabriquer des images terrifiantes. Ce n’était plus un petit python royal d’1 mètre 04 que l’on recherchait, mais une créature effrayante sortant de ses mâchoires redoutables, une langue géante et bifide pour mieux humer ses proies. Un monstre reptilien aussi imposant et indestructible, que l’un des vieux chênes qui entouraient le Château Magique. Seb leva les bras au ciel, ragaillardi, il monta dans sa chambre se préparant à subir une attaque mortelle certes, il aurait aimé mettre de la distance entre lui et cette Chose, mais en héros il ouvrit un à un ses placards et soulevait minutieusement chacune de ses affaires. Restée au rez-de-chaussée, je pouvais l’entendre s’exclamer  OUF ! Il n’est pas là. La matinée avançait et toujours aucun signe du reptile. Ma renommée grandissait, et mes premiers rendez-vous de la journée arrivaient à 14 heures. Je n’arrivais plus à réfléchir objectivement, il fallait retrouver Georges au plus vite, car l’idée de le voir ramper sur le carrelage du salon qui servait de salle d’attente m’était insupportable. Un filet de sueur commençait à couler sur mon front. L’adrénaline montait dans mon corps, je n’avais pas de temps à perdre, je devais visiter chaque centimètre de la maison. .JM était descendu dans son atelier au sous-sol, pour terminer d’assembler le vivarium, en  remontant il finit par reconnaître son erreur et sa négligence, c’était déjà ça ! Je divaguais entre la réalité et mon imagination il n’y avait plus de frontière, Georges était lumière et ténèbres, bien et mal, la sagesse de la terre capable de transformer l’égo de J.M. Quand Les aiguilles de l’horloge de la cuisine indiquèrent midi nous décidâmes d’appeler Domino, qui en un temps record arrivait chez nous. L’homme de spectacle avait l’habitude de ce genre d’animal, le sien circulait librement dans sa maison. Domino scruta l’endroit et trouva rapidement la cachette de Georges, qui s’était réfugié dans le conduit d’aération de la cheminée, à la recherche d’une source de chaleur, il s’était maintenu toute la nuit enroulé autour d’une tige métallique. Il fallut beaucoup de patience pour évacuer un Georges lassé par notre intervention musclée. Agressif, et sur la défensive, sa queue souple se raidissait cherchant à frapper, sa gueule ouverte aux dents acérées dépourvue de venin voulait mordre, enragé il se retournait avec fureur dans le vivarium. Nous étions ébranlés cependant l’épreuve s’achevait et nous retrouvions peu à peu notre sentiment de liberté, l’atmosphère se détendait et Georges était enfin emprisonné dans sa cage de verre. Les monstres fantastiques s’évanouissaient les créatures ténébreuses étaient dissoutes dans les flammes de l’enfer. Les sourires illuminaient nos visages, nos yeux pétillaient, le calme pouvait s’installer. J’avalais sur le pouce un déjeuner rapide et j’accueillais la première cliente de la journée. OUF ! En fin de compte, le mystère de cet épisode aura permis à JM de puiser aux tréfonds de lui-même l’humilité qu’il s’empressa d’enfouir à nouveau et à Seb la connaissance cachée de sa force alors qu’il n’était qu’un petit garçon.

 

A bientôt.

Monique b.

3 commentaires

  1. Marco dit :

    Coucou ! 🙂

    Ouaaah !! ?? !! 🙁

    Et … ?? ..vous avez tous bien dormir la nuit suivante !! … quand même !?!?

    Quelle aventure !! … c’est sûr que l’on ne peut pas se défendre contre cette

    bébette avec un canif ou un cure-dent !?! 😉 …

    Sacré Georges !! … je suppose que s’était pas loin de chez moi aussi !?!

    Merci beaucoup Monique 🙂 au moins tu as l’honnêteté de le dire 🙂

    A bientôt Monique, passe une bonne rentrée professionnelle et en général.

    Courage, humilité, minutie, précision dans les situations difficiles … comme

    au Rugby par exemple, mon sport préféré … et l’école de la vie.

    Biz, Marco

  2. lysiane dit :

    ou lala! quelle aventure! ta lecture ma fait beaucoup rire mais j’aurais u tres peur a votre place bsou M…….N

  3. Jacques dit :

    Bonjour Monique,
    Tres content de te revoir après ce moment que tu as passé en famille……
    C’est notre cas pour quelques jours avec mon fils et ses enfants….
    Puis un moment de repos pour nous en Bretagne du 14 au 21 Septembre…..
    Cela sera un moment qu’à nous……on change tu vois…..
    On fait du ménage dans tout ce qui perturbe notre vie…..
    On grandit et l’on commence a penser à nous….
    Il est temps….
    Amitiés à toi et tout ceux que tu aides….
    Bisous….
    Peggy t’envoie ses amitiés….
    A bientot

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