Monique b. voyante OISE
1983 (suite)
L’automne arrivait à grand pas, déjà les nuages avaient recouvert le bleu du ciel d’un gris poussiéreux. Notre maison était à quelques mètres des grandes grilles en fer forgé, rouillé par l’action corrosive du temps, qui ornaient l’entrée du Château. Je m’engageais dans la très longue allée qui serpentait autour du parc où des arbres majestueux et centenaires régnaient en maître. J’ai passé toute mon enfance et adolescence dans un château et celui-ci m’avait toujours beaucoup intrigué, j’avais souvent rêvé d’entrer dans cette demeure fortifiée et, je laissais libre court à mon imagination pour me raconter le passé de ces vieilles pierres, dissimulées derrière les hautes herbes et, par quel mystérieux hasard j’avais pu me retrouver face à cette vaste demeure
En pénétrant dans l’immense domaine, je pouvais distinguer au loin le petit pont qui surplombait les douves, et menait à l’entrée principale. Deux grandes tours rondes se dressaient fièrement de chaque côté de ce Castle de deux étages, renforçant son caractère imposant. Certes ce n’était pas « Poudlard » mais côté décor on s’y approchait, en guise de lac, un étang longeait l’enceinte. En empruntant l’escalier double qui menait au perron j’étais émue, car ma vie changeait d’une façon singulière, mon entrée dans ce lieu était un privilège. Une porte fenêtre desservait un grand hall, aux plafonds très hauts, magnifiquement redécoré où d’étonnantes surprises accueillaient les badauds. Tout était minutieusement orchestré et prenait vie dans les mains du célèbre illusionniste, son piano blanc s’élevait dans l’air, et tournoyait pendant que le pianiste impassible, jouait sa partition. Une femme maintenue allongée par le regard hypnotique du maître des lieux, lévitait à quelques mètres du sol. Placée à l’entrée d’un couloir une tête sans corps reposait sur un grand fauteuil de velours rouge et nous indiquait le sens de la visite, une deuxième, posée sur une table en verre, veillait sur les visiteurs afin qu’ils ne s’égarent pas. Un des salons renfermait quelques adeptes du spiritisme, le guéridon en bois foncé s’agitait sous les pratiques d’un medium, en état de transe. Non ce n’était « Poudlard » à l’arrière du château, ce n’était pas non plus des balais que l’on voyait voler, mais bien les baguettes magiques des magiciens qui se joignaient à Dominique, sous le regard émerveillées des curieux. Cartes à jouer et Tarots se confondaient, tandis que les premières disparaissaient, les autres narraient des histoires mouvantes. Un cracheur de feu concentré, s’exerçait, et ne se laissait pas impressionné par les esprits joueurs qui s’amusaient à faire craquer les meubles, claquer les fenêtres ou bouger les vieilles tapisseries qui décoraient les nombreuses salles…
Mardi, prenons garde à ce que nous allons dire aujourd’hui. Mercredi, Profitons de l’énergie pour se lancer dans de nouvelles idées. Jeudi, profitons d’un éclair de génie pour régler ou solder nos affaires. Vendredi, nous risquons fort d’être déçus mais ne tombons pas dans le piège de la tentation pour autant. Samedi, Patience ou Entêtement faudra choisir. Dimanche, ne pas se laisser rattraper par les pensées négatives. Lundi, écoutons nos intuitions.
Bonne semaine. Monique B.