MON JOURNAL LUNAIRE

Cher journal,

Vendredi 2 Août 2013

LE PLACARD A BONBONS

La magie de l’enchanteur s’étendait jusqu’à la petite cuisine du château qui regorgeait de sucrerie. Les hauts placards blancs restaient entrouverts, et laissaient apparaître les files de grands bocaux en verre, contenant des guimauves, moelleuses, multicolores, au parfum délicat, qui s’entassaient, et attiraient la gourmandise des enfants mais aussi des plus grands. Aujourd’hui, En regardant se refléter, dans les yeux bleu lagon de mes petits-enfants Tyméo et CAD, leur intense désir de se jeter sur les grandes boites de bonbons Haribo, rangées sur les étagères du cellier, où se mélangent le réglisse tendre et fourré, les gélatines savoureuses de toutes les couleurs  et les bonbons dragéifiés, je ne peux m’empêcher de repenser à leur maman, qui sortait petit à petit de sa longue immobilisation. Les poches et la bouche remplies de ce festival de gourmandise, elle réapprenait à marcher, impatiente et curieuse de découvrir le monde qui l’entourait. Vic et Seb vivaient un rêve éveillé, entourés de cette « famille Magique ». Je me souviens particulièrement de la gentillesse d’un de ses membres, Domino, un homme-orchestre qui bourlinguait avec sa myriade de numéros et nous laissait bouche bée car, il était capable d’incarner un cirque à lui tout seul. Nous passions de la douceur au frisson devant son incroyable prouesse d’avaler des sabres et, de jongler en équilibre avec des épées de feu. J’étais très intriguée par son close-up en revanche, je redevenais une petite fille devant ses apparitions de colombes. En mentaliste passionné, il m’avait préparé un petit numéro de télépathie, que je partageais avec lui durant nos moments de détente, devant le regard épaté de quelques badauds. Certains peut-être, se souviendront de l’arrivée de Georges à la maison. C’est par une journée ensoleillée, changé en Père Fourras que Domino de sa voix enjouée, me dit : « Monique ferme les yeux et met ta main dans mon tee-shirt » voyant ma réticence et mon manque de courage devant cette épreuve, il me devança et sortit de ce chapeau magique, non pas un lapin, mais un magnifique python royal qui me fit reculer de quelques pas mais, l’orgueil cédant à la panique, je saisis maladroitement l’animal et ne le quittait plus de la soirée, sous l’œil amusé mais distants des enfants. Un coup de baguette magique plus tard, je me retrouvais devant l’animalerie de la galerie du grand super marché où, m’attendait Georges. Derrière la vitrine, on apercevait un grand vivarium dans lequel s’entremêlaient des dizaines de pythons. Il était encore temps de faire machine arrière mais, je ne suis pas du genre à reculer devant les défis que je me lance. Enfin, c’est quand même Domino qui entra le premier et, demanda au vendeur si il pouvait choisir le reptile. Ce qui lui fut immédiatement accordé. Je revois ses deux mains s’engager calmement dans cette cage vitrée pour en ressortir le premier python, « trop gros  pour toi » lança-t-il, puis vint le deuxième, « trop petit » et ainsi de suite devant les promeneurs, attirés par le curieux spectacle, qui s’agglutinaient à la devanture du magasin. Puis vint le tour de Georges, « voilà celui-ci est parfait pour toi » pas très rassurée, je pris Georges délicatement. Bien calé au fond de sa boite à chaussure, sa cage de fortune sous le bras nous avons quittés la galerie …

Comme vous l’avez compris j’ai mes petits-enfants à la maison. Je tiens à remercier les lecteurs pour votre fidélité, vos témoignages et pour votre attente  car pendant cette période estivale, j’ai un peu de mal à honorer notre rendez-vous hebdomadaire, néanmoins je ferais de mon mieux.

A bientôt, Monique B.