Lundi 28 octobre 2013,
LA PETITE FILLE ET LE JARDINIER (suite).
Prisonnier de sa frustration, Henri n’arrivait pas à trouver le sommeil, il se dégagea en douceur pour ne pas la réveiller. En faisant le moins de bruit possible, il sortit librement du lit, et enfila à la hâte sa robe de chambre soigneusement posée sur l’unique chaise en bois. Il descendit l’escalier sur la pointe des pieds, et saisit au passage le paquet de cigarette, posé sur la table de la cuisine. Il ouvrit lentement la porte d’entrée et s’assit sur la plus haute marche. les yeux rivés sur le ciel, il aspira sa première bouffée en tentant de reprendre ses esprits. La nuit était tombée depuis longtemps, le ciel était dégagé et parmi les myriades d’étoiles scintillantes, la pleine lune offrait un spectacle baigné d’une lumière nacrée. Pourquoi avait-il quitté le sud, lui qui aimait tant sa chaleur et ses courbes découpées aux effets euphorisants ? Rattrapé par la nostalgie, le souffle suspendu, il cherchait des réponses à ses angoisses. Quel était leur avenir dans l’Oise ? Antoinette ne supportait plus le climat et l’emballement du thermomètre, elle avait tout fait pour précipiter leur déménagement dans cette région, certes au déploiement de couleurs automnales, mais refroidie par l’humidité stagnante des marais alentours. Allait-il être capable d’offrir à cet enfant qui allait naître un monde paisible ? Il appréhendait son avenir et cette naissance, avec anxiété car ce n’était pas la première fois qu’il allait être père, et sa tête était toujours polluée par ce qu’il avait vécu contre son gré. La guerre lui avait tout enlevé, ne lui laissant pas le temps d’assumer ses nouvelles responsabilités paternelles, elle avait brisé comme du verre la vie fragile qu’il avait commencé à construire. Elle l’avait soustrait à ses deux petites filles pour le conduire dans le décor sinistre et la puanteur des camps de concentration ennemis. Il avait affronté la rudesse du climat les vêtements trempés, le ventre vide et essuyé des coups de crosse dans l’estomac, et des coups baïonnettes dans les reins qui avaient bien failli lui coûter la vie. Il parlait très peu de ce passé enfouit, mais la douleur le hantait, heureusement qu’il avait foi en la terre et qu’il croyait aux plantes pour se rassurer, d’ailleurs que serait-il sans cette fusion avec la nature. Les sensations du passé libéraient des souvenirs très contradictoires, l’amour qu’il vouait à Antoinette était son refuge, une ancre qui avait empêché sa vie de partir à la dérive, grâce à elle il avait retrouvé l’espoir et sa rage était suffisamment puissante pour affronter les tempêtes les plus redoutées.
Le chien, attentif à la scène, soutint le regard d’Henri et redressa ses oreilles tombantes aux longs poils de chèvre, comme pour signaler qu’il était l’heure de regagner sa chambre.
Demain il saisirait la nouvelle chance qui se présenterait à lui. (À suivre).
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Mardi 29 -La nostalgie risque d’envahir notre cœur. Gardons le pied sur le frein.
Mercredi –Trop de rigueur diminue l’inspiration et perturbe nos activités.
Jeudi –Marco, pour vaincre les inquiétudes, tournons-nous vers les autres.
Vendredi –Projets et idées fourmilleront cependant ce n’est que le seuil et c’est déjà pas si mal !
Samedi –Patience ! Les interférences ne sont pas forcément des fatalités.
Dimanche –serions-nous capable de repousser nos limites pour atteindre la stabilité chèrement désirée ?
Lundi 4novembre–Jacques, ne laissons pas les influences extérieures et le doute en ce qui concerne l’avenir, obstruer notre chemin
« La peur.
C’est se regarder dans une glace
Et se faire des grimaces,
Rien de plus » Barbara Ann Brennan.
Bonne semaine, je vous embrasse. Monique b.
Je remercie vivement Marco et Jacques pour leur présence et leur accompagnement à ciel ouvert dans cet épanchement venu du ciel, je voudrais dire également MERCI à tous ceux qui restent dans l’ombre et qui peut-être, encouragé, oserons en sortir.
Merci pour cet engouement et ce plaisir d’écrire que vous me communiquez.
Recevez toute mon affection,
Monique b.
Bonjour Monique,
Au combien je retrouve de similitudes morales avec Henri…..
L’envie de toujours faire au mieux pour nos proches ( femme, enfants ,famille ,amis )……..
Toujours ces appréhensions sur l’avenir qui nous attend…..
On aimerait tellement une vie simple parmi les siens sans que des perturbations extérieures viennent troubler cette quiétude qui est notre…..
On a vu tellement de vilaines choses dans notre vie……
Il faut faire avec je sais…..et prendre beaucoup de recul…..
Voila mes réflexions du jour…….
Nous avançons doucement mais surement …….Peggy et moi…..vers une vie meilleure pleine d’amour…..sans que cela soit perturbé par ce qui vient de l’extérieur…..
Pensées vers toi….tes proches…. et ceux que tu aides……
Jacques
Bonsoir Monique,
En ce 2 Novembre bien humide dans l Oise,
L automne nous est arrivé avec la Toussaint.
En lisant la suite de la Petite Fille et du Jardinier ,
Je me dis que nous cherchons tous et en permanence notre « nord »
magnétique » ….. Et que nous passons notre vie à maintenir le cap.
Je lis les « actualités » toutes les semaines, comme je vous l ai dit
Au téléphone, continuez à écrire Monique ….
Je vous embrasse
Catherine
P.s. : Jonathan habite à Ajaccio depuis le 23 septembre !!!
À bientôt ..